Né en 1993, Hazerka est devenu chanteur. Il partage son expérience, celle d'un jeune lycéen harcelé, qui s'est relevé.
VIVRE ENSEMBLE?Toulouse. Hazerka : “Le harcèlement scolaire est un véritable fléau” (La Dépêche)

“En racontant ses années d’expérience injuste et terrible le chanteur pop Hazerka livre un témoignage poignant grâce à son ouvrage “Plus jamais seul – Journal d’un collégien harcelé”. Rencontre émouvante et utile.
Dans votre livre tout débute avec votre abandon du foyer familial par votre père alors que vous êtes âgé de 7 ans, puis les années passent et c’est le temps du collège…
Comment se déroulaient vos journées ?
En fait je vivais constamment avec la peur donc je n’avais plus peur parce que je ne savais pas ce que c’était de ne pas avoir peur. Quand j’allais au collège je passais la grille en tremblant, je sortais pour rentrer chez moi, je posais mon cartable, je faisais mes devoirs et je pleurais parce que le lendemain je savais que j’allais y retourner.
Vous qualifiez vos harceleurs de “sauvages, barbares, massacreurs”…
Quand j’emploie ces termes dans le livre je parle des séquelles qu’ils ont laissées. Leur action aurait dû être punie mais je n’ai pas osé parler alors qu’il faut évidemment parler.
Par ailleurs, les adultes ont été bien absents…
Au début j’avais un ami qui a fini par me laisser parce que lui aussi commençait à se faire harceler du fait de sa présence à mes côtés. J’ai donc fini mes dernières années de collège tout seul. Aujourd’hui, je me demande comment j’ai fait pour tenir, les surveillants ont vu ma situation, ils auraient dû se poser des questions.
Votre succès sur les réseaux sociaux et sur scène et le regard qui a changé sur vous parviennent-ils à apaiser la douleur de ce que vous avez vécu ?
Je n’ai jamais voulu le succès et en fait mon plus beau succès n’est pas d’avoir des disques d’or, de remplir le Stade de France ni Bercy, c’est que ce harcèlement scolaire s’arrête complètement, je n’attends rien de plus. Ça n’a pas pansé mes plaies parce que j’ai toujours les séquelles mais les messages de soutien que je peux recevoir me permettent de me positionner comme grand frère maintenant, mes abonnés sur internet viennent se confier à moi en me disant : “Tu m’as beaucoup aidé, tu m’as sauvé la vie, merci…”
En plus de ce livre, comment luttez-vous contre le harcèlement scolaire ?
Aujourd’hui je me sers de mon histoire pour aider les plus jeunes donc je fais le tour des établissements scolaires, je milite sur les réseaux sociaux — c’est finalement un bon tremplin pour communiquer de manière très rapide — et j’ai créé une plateforme qui s’appelle Plus jamais seul qui vient en aide aux jeunes harcelés à l’école. Je trouve des leviers, des solutions pour me faire entendre et faire comprendre que le harcèlement est un véritable fléau.