Gaël et Caroline rappellent que l'instruction en famille pallie les défauts de l'école publique en matière d'accueil des enfants en situation de handicap.
L'école inclusive ?Pays d’Ancenis. L’école à la maison : parfois, la réponse à un handicap (Ouest France)

“Dans le pays d’Ancenis, Gaël et Caroline pratiquent l’instruction en famille et défendent ce droit face à l’annonce du président de la République qui souhaite le supprimer en septembre 2021.
Gaël et Caroline, la quarantaine, vivent dans le pays d’Ancenis. Le couple, qui n’a jamais scolarisé leur fille de 5 ans et demi, et dont il préfère taire le prénom, pratique le unschooling. C’est-à-dire, qu’ils n’imposent ni rythme de travail, ni objectif à leur fille. « En fonction de ses désirs et de ses besoins, nous lui fournissons ce qu’il faut. On ne fait pas passer le savoir en force. »
La famille fréquente tout un réseau qui permet rencontres et échanges, avec enfants de tout âge et parents de tout horizon. « C’est très enrichissant. »
Très engagée, la jeune maman a d’ailleurs créé un groupe avec six autres familles dans le pays d’Ancenis. Objectif : être en règle avec la loi. Gaël et Caroline ont régularisé leur situation auprès de la mairie depuis l’instauration de la loi sur l’école de la confiance en 2019, qui oblige à l’instruction à partir de 3 ans. Ce qui leur a valu un contrôle des services de l’enfance de leur commune. « S’ils avaient estimé que notre fille semblait perturbée, ils auraient pu diligenter une enquête sociale. »
Surprise et incompréhension
Caroline et Gaël, qui travaillent tous deux à domicile pour être plus disponibles pour leur fille, déplorent l’annonce faite par le gouvernement. « Notre situation n’est pas la plus représentative. Aujourd’hui, le monde de l’instruction en famille est composé, avant tout, de personnes qui n’arrivent pas à rentrer dans le système scolaire en raison des handicaps, des phobies ou encore du harcèlement »,explique Caroline. « Pour ces enfants, c’était une solution. On va imposer l’instruction à l’école sans avoir réglé le problème de fond, ajoute le papa. D’autant que cette solution est souvent temporaire puisque nous sommes encore, en France, dans une culture du diplôme. »
Depuis l’annonce, le couple dit être dans l’incompréhension. « La liberté d’instruire à domicile existe depuis 1882. Cela ne représente que 0,4 % des familles : il faut relativiser. »
S’interrogeant sur la réponse à donner à ce projet, « certains parents parlent de s’expatrier ou de passer sous la table en ne respectant plus la loi ».
Caroline et Gaël sont fermes : « Cela concerne tout le monde. Chacun peut être amené à la déscolarisation et cette possibilité doit continuer d’exister. »”
Source : ouest-france.fr, “Pays d’Ancenis. L’école à la maison : parfois, la réponse à un handicap”, publié le 16/10/20. https ://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/ancenis-saint-gereon-44150/pays-d-ancenis-l-ecole-a-la-maison-parfois-la-reponse-a-un-handicap-7017101