"Le responsable de la licence pro en Community management de l’université lâche ses fonctions administratives. Le sort des vacataires, indispensables à la bonne marche de la fac, lui fait prendre cette douloureuse décision.
DébattreNantes. Enseignant-chercheur à la fac, il démissionne pour dénoncer le sort des vacataires

L’affaire avait fait grand bruit en octobre dernier. Alors que sonnait l’heure de la rentrée, 1 679 enseignants vacataires de l’université de Nantes se voyaient réclamer 950 000 euros pour cause de trop perçus. Un changement de code informatique lié à la défiscalisation d’heures supplémentaires avait créé cet énorme pataquès. L’erreur, qui a touché 35 universités et grandes écoles françaises et provenant des services du ministère de l’Économie et des Finances, avait plus ou moins affecté ces vacataires, certains devant rembourser quelques dizaines d’euros, d’autres des centaines.
Des heures de cours supprimés suite à la démission de vacataires
Le sort de ces enseignants non titulaires, indispensables au bon fonctionnement des universités, est encore loin d’être réglé. Raison pour laquelle Olivier Ertzscheid vient d’annoncer qu’il démissionnait de ses fonctions administratives. Responsable pédagogique et administratif de la licence professionnelle en community management (18 élèves cette année), il intervient à la fois à la Roche-sur-Yon et Nantes.
La licence qu’il gère emploie chaque année une quinzaine de ces vacataires. Certains assurent deux-trois heures de cours, d’autres autour d’une quarantaine. Sur 450 heures de formation dispensées aux élèves de cette licence, 50 ont été perdues
» après la démission de vacataires, note-t-il. Et encore, comme j’en connais bien certains, j’ai pu les convaincre de rester et sauver des heures.
Outre la précarité financière de ces enseignants qui interviennent ponctuellement, Olivier Ertzscheid dénonce la manière dont ces vacataires sont considérés. Selon lui, une forme douce d’inhumanité
, s’est instaurée, ces gens sont traités comme de la ressource, quand on n’a plus besoin d’eux, on en prend d’autres ».
L’enseignant-chercheur regrette également, dans un billet qu’il a posté sur son blog le 11 février, « n’avoir jamais été informé, comme responsable de formation, ni des sommes en jeu, ni même des courriers
» envoyés aux vacataires pour leur annoncer qu’ils devaient rembourser des trop-perçus.
Suite à sa publication sur le net, « j’ai reçu autour de 60 mails venus de toute la France, dont certains témoignages de vacataires d’autres universités de France »
dénonçant la précarité dont ils sont victimes.
Quant à la licence professionnelle qu’il administrait (recrutement, suivi des inscriptions, demande d’informations..), il ignore à cette heure si, suite à sa démission, elle perdurera à la rentrée.”
Source : ouest-france.fr, “Nantes. Enseignant-chercheur à la fac, il démissionne pour dénoncer le sort des vacataires”, publié le 18/2/20 par Cyril Raineau. https ://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nantes-pourquoi-cet-enseignant-chercheur-demissionne-53aad326-5170-11ea-a41e-036ef30f7be8 ?connection=true