L'actualité a conduit beaucoup d'entre nous à s'intéresser sur les pratiques d'instruction en famille à l'extérieur de nos frontières, à la fois spatiales et temporelles. L'exemple de l'Allemagne est riche d'enseignements, comme le montre cette tribune d'Adélaïde Hecquet, aujourd'hui chargée de communication pour la Fondation Kairos-Institut de France.
SE BATTRE POUR LA LIBERTE SCOLAIREEcole à la maison : le cas particulier de l’Allemagne (Adelaïde Hecquet)

En Allemagne, l’école à domicile n’est autorisée, sur autorisation spéciale de l’Etat, qu’en cas de problèmes de santé, ou si la carrière professionnelle des parents les amène dans des lieux où ils ne peuvent pas scolariser leurs enfants. Ce peut être le cas des diplomates ou des intermittents du spectacle…
L’école à la maison a d’abord été interdite en 1919. A l’époque, il s’agissait d’éviter que les enfants pauvres ne passent leurs journées à travailler au lieu de s’instruire.
Cette interdiction a été reprise le 6 juillet 1938 par la Reichsschulpflichtgesetz(das Gesetz über die Schulpflicht im Deutschen Reich, “la loi sur l’obligation de scolarisation dans le royaume allemand”).
Cette loi a été modifiée le 16 mai 1941. Elle disposait que tout enfant ayant eu au minimum 6 ans au 30 juin devait être inscrit à l’école, qui assurait l’instruction de l’enfant allemand « dans l’esprit du national-socialisme ».
Elle a progressivement été abrogée dans les différents Länder de 1950 à 1966, mais les articles en accord avec la loi constitutionnelle adoptée le 23 mai 1949 restent en vigueur, ce qui signifie qu’aujourd’hui, encore, il reste interdit de déscolariser son enfant pour des raisons pédagogiques ou religieuses.
Cette loi a progressivement été abrogée dans les différents Länder entre 1950 et 1966, mais les articles en accord avec la loi constitutionnelle du 23 mai 1949 restent valables.
Ainsi, aujourd’hui encore, il est interdit de déscolariser son enfant pour des raisons pédagogiques ou religieuses…
One comment
Xais
22 octobre 2020 at 18 h 56 min
1938 par le Reich… Cet exemple ne fait-il pas froid dans le dos ?